Agir je veux, c’est arpenter le risque de en gali?re Realiser ou de ne confectionner qu’un coup d’eclat dont la brievete n’aura d’egale que la vanite.

Agir je veux, c’est arpenter le risque de en gali?re Realiser ou de ne confectionner qu’un coup d’eclat dont la brievete n’aura d’egale que la vanite.

Mais la plupart situations ne laissent nullement le loisir de tergiverser, et demandent a chacun d’assumer sa responsabilite – a defaut d’intervenir, on se perdrait soi-meme.

J’y vais ou j’y vais nullement ? Nous nous sommes tous 1 jour demande si, face a une position qui appelle – apparemment sans attendre – notre intervention, nous aurions le courage de nous lancer et d’intervenir. Et nous admirons l’exemple de l’ensemble de ces heros qui ont eu l’audace de s’interposer dans le cours des evenements sans tergiverser. En meme temps libre, ils paraissent nombreux, des exemples, des conflits familiaux a toutes les prises d’otage ou a l’action humanitaire, ou l’action d’eclat d’un tiers ignorant les tenants et les aboutissants du drame a empire les choses… Alors, faut-il se lancer ou temporiser ?

« La conscience fera de nous tous des laches ! »

S’ecrie Hamlet, repoussant sa vegeance

Deux spectres hantent la reflexion sur le courage, deux heros tragiques et sublimes une litterature occidentale, qui incarnent, aux deux bords de notre histoire, deux solutions dramatiques, opposees, au conflit de l’action ainsi que la reflexion : ?dipe et Hamlet. D’un cote, le petit roi de Thebes, qui se creve les yeux un coup qu’il comprend que, faute d’avoir retourne au serieux l’oracle et reflechi aux forces qui l’emportent, il en est venu a tuer son pere et a prendre sa place aupres de sa propre tante. Grande figure de ce que Freud appelait le « passage a l’acte », il se repete inlassablement au terme de son parcours : « Si j’avais su, si j’avais reflechi… » De l’autre cote, l’heritier du trone du Danemark, qui comprend que le pere a ete assassine et remplace avec son oncle, ainsi, qui ne trouve pas le courage de le venger. Grande figure en procrastination (le manque de resolution) ou de l’akrasia (la faiblesse une volonte), Il semble assailli avec une crise existentielle tant il delibere et reporte au lendemain sa vengeance. Cela lui fait prononcer cette terrible formule : « Notre conscience fait de nous l’ensemble de des laches ! »

Entre ?dipe et Hamlet, entre la « tragedie du destin » et la « tragedie du caractere », Sigmund Freud, fascine, croyait i?tre capable de distinguer 2 ages de l’humanite. A l’aube de l’histoire, ?dipe aurait incarne, tel dans un reve eveille, l’instant archaique et heroique de l’homme mu avec les dieux (et avec le inconscient) et incite a briser l’integralite des limites et chacune des lois. A l’autre bout, Hamlet aurait symbolise la nevrose de l’homme moderne ayant refoule ses pulsions : aussi qu’il reconnait obscurement son propre desir dans la figure du meurtrier de son pere ainsi que l’amant de sa tante, c’est incapable de passer a l’acte, de le punir ou de se punir. Pour le fondateur de la psychanalyse, la progression du refoulement dans l’existence affective de l’humanite aurait ainsi abouti a un individu faible et dubitatif, chez qui l’introspection et l’analyse match colombiancupid psychologique auraient pris l’espace de l’action d’eclat heroique.

Ce schema sombre et profond, qui reduit le courage moderne a J’ai quete d’authenticite d’un individu fragile et incertain, assailli par le sentiment d’insuffisance ainsi que culpabilite, merite d’etre remis en question. Pour avoir renonce a Notre mythologie heroique, sommes-nous l’ensemble de condamnes a la pente d’une lachete ? N’a-t-on vraiment le choix qu’entre ces deux postures, le heros qui s’oublie dans son acte ou le nevrose entierement captif de une pensee ? Ce paraissent 2 cas extremes : celui de l’action inconsciente et de la reflexion sterile. Toute la question du courage se situe en realite dans leur depassement.

Au-dela de l’acte heroique

Finir de force de Platon et d’Aristote, lorsqu’ils prennent en charge le sujet du courage, consiste a detacher votre vertu de l’univers de signification heroique et militaire dans lequel l’avait confine la culture grecque ainsi que l’arrimer a une dimension toute nouvelle, celle de la connaissance. Chez le heros archaique, la responsabilite etait quasi absente, du fera meme de son impetuosite. Comme le souligne Etienne Smoes au Courage chez les Grecs d’Homere a Aristote (Ousia, 1995) : « Malgre son agitation frenetique, le heros homerique s’affirme via une profonde passivite et une non moins grande irresponsabilite. » c’est le jouet des dieux. Ce sont eux qui lui accordent la force d’agir, le kudos, votre « avantage instantane et irresistible a Notre maniere d’un i?tre capable de magique » que le dieu accorde tantot a l’un, tantot a l’autre, d’apres le gre, ainsi, « toujours pour donner l’avantage au moment decisif d’un combat ou d’une rivalite » (Emile Benveniste, Notre Vocabulaire des institutions indo-europeennes). L’acte heroique reste un acte pur, sans intention ni motivation, d’un etre qui possi?de surmonte la crainte parce qu’il a confiance en son destin.

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